Un livre somptueux où se mêlent la science, la poésie et parfois un humour qui grince. Un livre sur la beauté du monde et l'absurdité de la tragédie qui nous en prive et qui nous rappelle, à chaque page, la mise en garde d'Elisée Reclus, un autre amoureux des montagnes, qui écrivait déjà voilà plus d'un siècle : " Là où le sol s'est enlaidi, là où toute poésie a disparu du paysage, les imaginations s'éteignent, les esprits s'appauvrissent, la routine et la servilité s'emparent des âmes et les disposent à la torpeur et à la mort."
La montagne et ses verticalités comme cri d'alerte. Pour sortir du déni de gravité du changement climatique, du déni de l'urgence à agir maintenant. Exit les chiffres et les graphiques. D'une beauté brute empreinte de nostalgie, de drame, et d'espoir, aussi.
Esthétique et violent, cet ouvrage de regards croisés entre un photographe, des scientifiques et des dessinateurs de presse, submerge toutes nos émotions : des textes qui bousculent, des images exceptionnelles. Si certaines invitent au rêve et à l'évasion, d'autres nous précipitent dans nos pires cauchemars exprimant mieux que mille mots les souffrances d'une planète agressée par l'humain. Les sens à vif, on ne sort pas indemne de ce parcours en anthropocène et solastalgie. Pourvu tout simplement que ce cri d'alarme, d'une beauté à couper le souffle, éveille les consciences et arrête enfin le terracide.