Après une première édition consacrée au logement et à l’hébergement, l’Observatoire des précarités donne à voir cette année un autre visage de la précarité, l’accès à l’alimentation. Avec toujours cette double ambition de mieux connaître ce fléau, mais également d’inviter à l’action dans le prolongement des nombreuses initiatives -associatives, publiques et privées- qui se conjuguent sur le terrain. Certaines données doivent nous interpeller. D’une part, comme dans tout le pays, la précarité alimentaire s’accentue également sur notre territoire pour atteindre environ 35 000 personnes. Ensuite, contrairement aux idées reçues, les visages de la précarité alimentaire évoluent. Elle touche désormais des personnes insérées dans la société, ayant un emploi, un logement, de plus en plus de jeunes aussi. Enfin, parce qu’elle altère le sentiment de dignité de personnes qui n’osent pas toujours franchir le pas d’une demande d’aide, cette précarité n’est pas toujours repérée. Face à cet état de fait, nombreux sont les acteurs à lutter sur le terrain et, malgré la demande grandissante, à ne pas baisser les bras. De nombreux dispositifs existent : l’aide d’urgence à travers des repas chauds, la distribution de colis, les épiceries sociales. Le Pays Basque compte ainsi de nombreuses initiatives, souvent à titre bénévole. Sans doute qu’une meilleure coordination les aiderait à gagner en efficacité. Autre enjeu majeur, certains acteurs imaginent actuellement de nouvelles solidarités alimentaires, fondées sur la participation des personnes, permettant à toutes de choisir des produits bons pour leur santé et la planète, de retrouver leur dignité de citoyens. Sachons les accompagner ! Et soyons curieux en allant à la découverte de ce que d’autres territoires ont pu expérimenter et qui pourrait nous inspirer utilement.