Au mois de mars 2015, l’Institut CSA a réalisé, pour le compte d’un promoteur immobilier, une enquête* « se proposant de sonder l’état d’esprit des Français afin de mieux connaître les leviers qui permettront demain de relancer l’immobilier en France ». Il en ressort que pour les Français le nombre de logements neufs produits depuis 10 ans est insuffisant et que l’augmentation des coûts, l’action du gouvernement, la spéculation foncière et les normes administratives sont les principaux freins à la construction.

Ce ressenti national est contestable à l’échelle des territoires, car en matière d’habitat, la France n’est pas une et indivisible. Les réalités locales sont plus complexes, plus nuancées voire atypiques. Ainsi, sur le littoral basco-landais, la crise nationale s’incarne difficilement. Un nouveau paradigme de la production de logement s’esquisse. La construction fortement portée par l’investissement locatif atteint des niveaux historiques sur les dernières années. Les prix ont fortement augmenté depuis le début des années 2000 et n’ont que peu baissé depuis 2008. La déconnexion entre l’évolution des prix des logements et celle des revenus des ménages est localement amplifiée par le poids des résidences secondaires et la proximité du littoral. Dans ce contexte, faire la mixité sociale est une nécessité pour les collectivités. Pour les y aider, la loi ALUR a pour ambition de redynamiser les outils de régulation et d’optimisation de la production.

Dans ce numéro des cahiers de l’Audap, élus, économistes et géographes interviennent pour illustrer ces enjeux qui touchent nos territoires