Les «projets métropolitains» ont fait irruption dans les politiques des grandes agglomérations françaises en 2004 avec l'appel à coopération de la DATAR. Pourquoi cet appel d'offres a-t-il eu un tel retentissement territorial ? A quelles logiques correspondent ces projets tant du côté de l'Etat que du côté des agglomérations ? Quels sont les enjeux territoriaux qui sont traités ?

Pour répondre à ces questions il faut comprendre d'une part la manière dont se sont construits les réseaux politiques métropolitains qui fondent ces projets mais aussi, d'autre part, les logiques des activités économiques et sociales territoriales qui sont susceptibles d'induire une action publique à une échelle géographique nouvelle, celle de la région urbaine.

On se situera donc de quatre points de vue complémentaires pour répondre aux questions posées : ceux des activités territoriales, de l'Etat, des grandes agglomérations et des «réseaux métropolitains».

Les activités territoriales délimitent les principaux enjeux des territoires urbanisés français. Comment les territoires ont été structurés depuis plusieurs décennies par les processus de métropolisation et de globalisation à l'échelle des régions urbaines ?

La politique des «projets métropolitains», initiée par le gouvernement Raffarin et la DATAR à partir de fin 2003, constitue ensuite une entrée intéressante pour mieux comprendre le renouvellement du positionnement de l'Etat vis-à-vis des territoires urbanisés, en particulier dans la dimension du développement économique, alliant l'action en faveur de la compétitivité économique avec celle de son accompagnement.

Le point de vue des agglomérations doit aussi être mise en perspective à partir de la base, c'est-à-dire à partir des acteurs territoriaux qui structurent la sphère publique territoriale française. Les grandes agglomérations françaises sont engagées depuis plusieurs décennies dans des politiques de développement territorial. Elles ont été confrontées à de nombreux défis.

La construction de «réseaux politiques métropolitains» à partir de 2004, ainsi que les thématiques qu'ils se sont donnés, constituent ainsi une échelle nouvelle, expérimentale, d'action publique, celle des régions urbaines.