L’intitulé de la 41e Rencontre des agences d’urbanisme mettant en exergue des futurs (heureux) était un défi à l’air du temps plutôt porté à la morosité, au pessimisme, voire à des formes de désespérance. Quant à son organisation initialement prévue à Brest, elle exigeait, par temps de Covid, des prouesses techniques et logistiques pour marier présentiel et distanciel. Ce double défi a été remarquablement relevé par les équipes de l’Agence d’urbanisme Brest-Bretagne (Adeupa) et de la Fnau. Jean Rottner, le président de la Fnau, peut donc parler d’une « belle réussite ». Et souligner que ce qui a été « perdu en convivialité » a été « gagné en audience [le double du nombre habituel de participants], en savoir-faire et en réactivité ». Quant au décalage avec l’ambiance pessimiste du moment actuel, il a été assumé par des séances plénières centrées sur les défis de l’ère anthropocène (première partie de ce numéro) et des ateliers tournés vers l’horizon 2040 (deuxième partie).

Douze ateliers (en visio) ont ainsi permis de rendre compte d’une démarche collective prospective et inédite : celle qui a mobilisé pendant plusieurs mois plus de 200 experts des agences et de leurs partenaires. Chaque groupe de travail a produit à la fois un récit 2040 et une représentation originale (BD, photomontage, vidéo) mettant en partage ce récit. Carte blanche a été laissée aux ateliers, comme le montrent les pages consacrées à leurs rendus : une BD sur « Nos vies (im)mobiles », des frises chronologiques, des images futuristes et des dessins d’enfants.

Nombreux sont ceux qui regrettent de n’avoir pu venir à Brest pour débattre et échanger, visiter la ville et son site portuaire, emprunter son téléphérique et respirer les embruns de l’océan. La troisième partie leur propose un cahier territorial rédigé par l’Agence d’urbanisme Brest-Bretagne (Adeupa), qui s’ouvre par un entretien avec François Cuillandre, maire de Brest, président de la métropole et de l’Adeupa, sur la singularité d’une « métropole coopérative » jouant un rôle structurant pour l’Ouest breton, et constituant un véritable laboratoire d’une action publique renouvelée.