Réinventer les espaces publics de nos villes et de nos territoires à l’aune de la transformation des modes de vie, c’est le défi aujourd’hui à relever par les élus locaux, techniciens des services techniques, gestionnaires de la voirie et des équipements

collectifs, paysagistes et urbanistes. Car les mutations à l’oeuvre sont d’importance : vieillissement de la population et augmentation du temps libre, enjeux inédits de santé publique, précarisations sociales et quête de sécurité, diversification des mobilités de proximité… Les notions d’intimité, de communauté et d’urbanité s’actualisent. Les frontières entre public et privé se brouillent. La définition juridique du « domaine public » est de facto réinterrogée. Le développement d’une approche davantage fondée sur les usages de l’espace public s’impose. La conception des espaces publics doit s’appuyer sur une plus grande prise en compte du contexte dans lequel s’inscrivent ces « lieux communs », où se fabriquent autant la vie des quartiers que l’identité de la métropole. Elle devra également rejouer la dimension temporelle de l’espace public : penser les usages de jour et de nuit, du travail et des vacances ; intégrer les variations saisonnières mais aussi le temps de la production des projets urbains. Ce document, étayé par de nombreuses références françaises et internationales, participe des réflexions préparatoires à la refonte du Guide de conception des espaces publics de la Communauté urbaine de Bordeaux. Il constitue aussi la contribution de l’a-urba à la biennale d’architecture Agora 2014. Au-delà, le propos intéressera tous les amoureux des bancs publics, entre plages et pavés.