Cartographie de l'anthropocène à l'ère de l'intelligence artificielle

Auteur :
IGN
Éditeur :
IGN
Publié le :
31 mai 2024
Résumé :

L’intelligence artificielle a pris une place d’autant plus importante dans notre quotidien qu’elle est devenue invisible : détection de signaux faibles, reconnaissance d’image, traduction automatique ou suggestion de recherche sont aujourd’hui notre quotidien. Plus visible, très prometteuse, la dernière génération d’IA « génératives » (ChatGPT…) n’a cependant pas encore pleinement trouvé une utilité en rapport à ses coûts. Après l’engouement, de nombreux analystes financiers viennent rappeler cette réalité : pour qu’une technologie se déploie largement, il faut que son impact soit supérieur à son coût total de possession. Dans ce moment d’enthousiasme technologique, il est donc important de ne pas céder au solutionnisme : ne pas « déployer de l’IA partout », mais « déployer de l’IA utile ». Cette exigence nous oblige à adopter une approche d’investissement probablement différente de celle pour produire un objet massif, national, dont nous avons pu avoir l’habitude en matière de cartographie. Les méthodes de planification qui ont fait notre succès pour numériser le territoire français ne sont plus adaptées à ces niveaux d’incertitude. L’IA aura un rôle majeur à jouer dans le monde de la géographie, de la surveillance environnementale à l’urbanisme, en passant par l’agriculture, la prévision des risques ou la gestion de la forêt. Mais l’incertitude n’est pas que technologique. La réussite auprès d’usagers de jumeaux numériques dopés à l’IA va aussi réclamer des innovations organisationnelles. On ne fabriquera pas un « Wikipédia » du sol et du sous-sol français, sans que toutes nos institutions (IGN, BRGM, Cerema…) et notre société civile (OpenStreetMap, Panoramax, Pyronear, Infoclimat…) ne contribuent à un même gisement de données. Les jumeaux ne seront donc pas qu’une simple copie numérique du territoire, mais un réseau de communs numériques interopérables qui facilitent la contribution comme la réutilisation de données d’acteurs publics et privés ou bien de la société civile, dans des contextes variés. C’est en attirant sur nos plateformes les réutilisateurs et les innovations, telles que l’intelligence artificielle ou le LiDAR, que se constituera peu à peu une infrastructure de référence de la donnée géographique. Il n’existe pas de grand plan de cette stratégie, mais cette ambition est celle, historique, de la Géoplateforme. Elle doit désormais devenir une réalité concrète, au sein d’une alliance nouvelle, et avec tout le soutien de la direction interministérielle du numérique pour embrasser cette logique d’investissement à impact. 

Type :
Atlas
Nombre de pages :
90
Cote :
AMT 00282
Thématiques :
Aménagement du territoire
Mots-clés :
cartographie - agriculture - transition écologique