Trois questions à Nicolas Hulot, Ministre de la Transition écologique et solidaire

Nommé le 17 mai 2017 ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire, au sein des gouvernements Philippe I et II, sous la présidence d’Emmanuel Macron, Nicolas Hulot a été successivement journaliste-reporter, animateur-producteur de télévision et écrivain. Le ministre s'est prêté au jeu des trois questions dans le cadre des Cahiers de l'Audap.

Quels sont les défis prioritaires pour répondre à court et à long terme à la transition énergétique, et quel doit-être le rôle de l’État ?

La France est, depuis la COP21, la gardienne d’une responsabilité, celle de la lutte contre le dérèglement climatique. Notre rôle est de faire du texte de l’Accord de Paris une réalité pour les Français, pour l’Europe et pour notre action à travers le monde. Nous avons les moyens de ces ambitions : les énergies renouvelables se déploient, les bâtiments économes en énergie se multiplient, la mobilité propre devient de plus en plus abordable. Le défi est de rendre ces innovations accessibles pour le plus grand nombre. Nous parlons là d’une véritable transformation de société. A court terme, je souhaite que chacun puisse participer à la transition écologique, en aidant notamment les ménages aux revenus modestes à changer de véhicule ou trouver une solution pour réduire leur facture de chauffage. La consommation est aussi un levier essentiel pour agir. Nous souhaitons par exemple mettre fin à l’importation de produits qui conduisent à la destruction des grandes forêts du monde. Sur le plus long terme, j’ai fixé l’horizon de la neutralité carbone d’ici 2050. C’est comme cela que nous mettrons en oeuvre l’accord de Paris.

Les territoires et les collectivités locales peuvent-ils être des acteurs majeurs de la transition énergétique ? Quelles incitations allez-vous mettre en place ?

Les territoires sont les piliers de la transition écologique. C’est au niveau local que peuvent être déployées des initiatives concrètes, proches des citoyens. Bien souvent, les actions les plus innovantes trouvent leur source au niveau des collectivités locales, des associations, des start-up, car c’est à ce niveau que se rassemblent les acteurs autour de projets pour les territoires. Je suis par exemple très attaché à la promotion de l’économie circulaire. De nombreux territoires contribuent à l’émergence de ce nouveau modèle. C’est un enjeu environnemental, mais aussi économique : l’économie circulaire concerne 800 000 emplois en France. Le Gouvernement publiera une feuille de route pour l’économie circulaire en 2018 intégrant les principales mesures à prendre pour favoriser ce développement. Soutenir les entreprises visionnaires implantées localement, c’est renforcer l’attractivité d’un territoire. Tout le monde est gagnant !

De par votre expérience, comment associer les citoyens pour réussir le pari de la transition énergétique ?

J’ai présenté en juillet dernier un Plan Climat pour être plus ambitieux, plus inventif, plus solidaire sur la transition écologique. Ce Plan appartient à tous les Français, et je souhaite associer chacun d’entre eux à la mise en oeuvre des transformations du quotidien. La mobilisation lancée à travers la plateforme « Make our planet great again » se poursuivra pour encourager les projets les plus innovants. Les citoyens volontaires pourront aussi choisir les actions prioritaires à engager dans les domaines de l’énergie ou de la protection de la biodiversité, à travers un « budget participatif » qui sera lancé dès la rentrée. Nous ne pourrons pas réussir le défi de la transition écologique sans les citoyens, et je sais qu’ils sont enthousiastes à l’idée de pleinement contribuer à la dynamique.

 

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