Et si on commençait par penser piéton ?
Un cycle de réflexion et de mises en situation unique dans le Sud-Aquitain
Tout le monde ou presque marche : c’est le mode de déplacement le plus courant. Pourtant la marche fait l’objet de peu d’actions spécifiques. L'Audap, et quatre de ses membres, ont ainsi engagé une démarche de travail visant à identifier les actions permettant de favoriser les pratiques piétonnes « utilitaires » : marcher pour se rendre au travail, pour faire ses courses, pour rejoindre l'arrêt de bus…
La première année, 2019, a été le temps du diagnostic. Pour ce faire le projet « La marche : Tous piétons ! » s’est appuyé sur deux méthodes d’investigation à savoir l’enquête en ligne et des marches d’étonnements.
Le questionnaire en ligne, renseigné par 180 personnes, habitants, élus, et techniciens des Pyrénées-Atlantiques et du sud des Landes, a mis en évidence l’intérêt porté pour la marche :
- Des pratiquants réguliers et convaincus : 60 % marchent tous les jours ou presque, ¾ pratiquent la marche par choix.
- Des valeurs positives associées à la pratique : bon pour la santé (86 %), écologique (71 %) et plaisir-découverte (60 %).
- Des répondants prêts à marcher en moyenne 30 minutes et 2 km.
- Mais une baisse de la pratique : 70 % des répondants allaient à l’école primaire à pied, 40 % de leurs enfants vont / allaient à l’école primaire à pied
- Les freins à la pratique qui ont été identifiés portent essentiellement sur des charges à porter, des personnes à accompagner, la météo, la distance et le manque d’aménagement.
En complément, l’AUDAP a organisé huit marches d’étonnement afin de recueillir des avis in situ et identifier les atouts et faiblesses des lieux traversés. Au total, huit marches ont eu lieu entre juin et octobre 2019 dans des communes (Anglet, Artigueloutan, Ispoure, Lescar, Nay, Saint-Jean de Luz, Pau, Saint-Martin de Seignanx) et des lieux diversifiés : centre commercial, centre-bourg de ville et de village, quartier de ville. Elles ont réuni plus de 80 personnes des habitants, des techniciens, des élus, des professionnels.
L’ensemble de ces éléments a permis de voir émerger six enjeux qui ont fait l’objet de la rédaction d’un premier livrable d’étape : apporter du confort aux piétons, sécuriser les pratiques, donner de l’intérêt aux parcours, rendre lisible les itinéraires, faire de la marche un mode efficace, légitimer et considérer les piétons.
Un séminaire pour partager et mettre en pratique
Le 29 septembre dernier la ville d’Hasparren, soucieuse de développer les mobilités douces sur son territoire, a accueilli le séminaire « La marche : tous piétons ! | Comment (re)mettre le piéton au cœur de la vie des villes, des villages et des quartiers ? ». Des marches d'étonnement au cœur de la commune d’Hasparren couplées à des ateliers auxquels ont participé près de 50 acteurs de l’urbanisme et de la mobilité du grand Sud-Aquitain, allant de Maremne Adour Côte Sud en passant par Nay ou encore le Syndicat des Mobilités Pays Basque Adour, ainsi que des élus locaux, ont permis de confirmer et ajuster les constats et pistes d'actions recensées en 2019.
La restitution des deux intervenants, Ludovic CHALEROUX, Directeur du Cabinet ID Cité, et Simon CITEAU, élu de la Ville de Nantes, a permis de mettre en exergue trois temps garantissant une politique piétonne efficace : le temps politique, le temps du partage et le temps de l’aménagement.
L’ensemble des échanges, des préconisations et des exemples présentés et/ou imaginés serviront à alimenter le livrable final du projet qui sera une véritable boite à outils à destination des territoires et de leurs élus pour le développement de la pratique de la marche. En parallèle des Actes seront rédigés, reprenant l’ensemble des échanges de la journée. Ils seront disponibles à partir de décembre 2020.
La suite de la mission consistera à tester la boite à outils sur des territoires qui seraient volontaires !
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