Des rencontres Lab’Forum, pour des aménagements et un urbanisme plus sobres et plus respectueux de la ressource dans le Sud-Aquitain
Vous avez dit « économie circulaire », versus « métabolisme territorial » ?
Le constat est là et les chiffres parlent d’eux-mêmes ! Les activités du bâtiment et des travaux publics génèrent près des ¾ des déchets produits en France et 29 % des Gaz à Effet de Serre. Elles utilisent 85 % des minéraux, issus des carrières : granulats, sable … (SDES, octobre 2019 ; UNPG).
Au regard des impacts sur l’environnement, les collectivités territoriales se mobilisent d’ores et déjà par rapport aux objectifs visés par la loi TECV : valoriser 70 % des déchets à l’horizon 2020. Les enjeux ne sont pas qu’environnementaux, ils sont également économiques et sociaux. Mais comment tendre vers des pratiques plus vertueuses si ce n’est par une approche globale et transversale de la gestion des ressources naturelles (terre, granulats, eau, énergie …) ?
Le sujet des déchets du BTP concerne aussi bien les acteurs du BTP que ceux de l’aménagement des territoires. Des axes de progrès se trouvent notamment dans la prise en compte de l’économie circulaire, système économique d’échanges et de production qui vise à réduire l’impact sur les ressources. Ils se trouvent aussi dans la recherche d’une gestion optimisée de notre « métabolisme territorial », entendu comme « l’ensemble des flux d’énergie et de matière qui circulent pour le fonctionnement des villes » (Sabines Barles 2015).
De nouvelles pratiques présentées, des acteurs inspirés et force de propositions
Le « Lab’Forum » du 22 juillet a permis de présenter, à l’ensemble des acteurs invités, le projet de déconstruction du « Clos d’Ainara » à Anglet par ses protagonistes : Manéo Habitat, Habitat Sud Atlantic, Patxa’ma et Goyhetche. L’approche « déconstruction » plutôt que démolition a illustré l’intérêt de réutiliser les matériaux déconstruits sur d’autres chantiers et de réduire ainsi l’usage de nouveaux matériaux (bois, plastique, sable, verre …).
Les participants ont ensuite échangé en ateliers autour des questions suivantes : quelles applications concrètes possibles pour des aménagements et un urbanisme plus respectueux de la ressource ? Quels sont les enjeux pour les acteurs de la ville ? Quels coûts ou avantages directs ou globaux ? Sur quelles ressources devons-nous et pouvons-nous agir ? Quelles sont les problématiques rencontrées par les acteurs et les leviers possibles ?
Leur diversité a permis d’identifier plusieurs pistes d’amélioration à définir collectivement et notamment dans la conception des projets : nécessité d’une approche globale et le plus en amont possible, importance de créer des synergies entre acteurs privés et publics et intégration de la question de la formation sur des pratiques encore peu courantes.
Et après
Les échanges ont souligné qu’il faut se préparer aujourd’hui à ce qui sera incontournable demain. D’une part, il y a des obligations réglementaires qui pourraient impacter les coûts du BTP mais qui laissent entrevoir des possibilités de création de valeur et d’emplois, avec la structuration possible d’une nouvelle filière (croissance verte). Des financements particuliers dans le cadre d’appels à projets – nationaux ou régionaux - vont pouvoir accompagner les initiatives. D’autre part, certaines pistes de travail sont autant d’opportunités pour les territoires et les entreprises de se différencier dans des démarches vertueuses.
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