Comment le Sud-Aquitain se prépare à vivre avec +4°C : Retour sur le Lab’Forum de Pau

Le Lab’Forum, un espace d’échanges et de solutions

Le Lab’Forum, atelier collectif usant des méthodes du « design thinking », a permis aux acteurs locaux de la ville et des territoires de croiser leurs expériences face aux effets du changement climatique dans le Sud-Aquitain. Parmi les problématiques soulevées : l’augmentation des vagues de chaleur, la multiplication des événements climatiques extrêmes de forte intensité (inondations, tempêtes) et la raréfaction de la ressource en eau. Ces enjeux, amplifiés par le scénario climatique de +4°C, ont été abordés sous plusieurs angles : adaptation des bâtiments, renforcement des infrastructures, gestion de crise et sensibilisation des populations.

Avec le changement climatique, les évènements extrêmes de forte intensité seront plus fréquents: tempêtes, inondations... Ces évènements extrêmes font déjà de nombreux dégâts.

Des solutions concrètes pour un futur résilient

• Confort thermique : repenser les bâtiments et espaces publics

Les participants ont identifié des solutions pour mieux gérer les périodes de canicule. La conception des bâtiments doit évoluer avec l’utilisation de matériaux biosourcés et des logements traversants équipés de protections solaires efficaces. À l’extérieur, la végétalisation des espaces publics - cours d’écoles, cheminements ombragés, fontaines - peut réduire significativement l’effet d’îlot de chaleur. Les acteurs médico-sociaux ont souligné l’importance de l’accompagnement des populations vulnérables : les personnes âgées, les jeunes enfants et les personnes isolées socialement.

• Prévenir les risques d’inondation : renaturer et désimperméabiliser

Face à l’intensification des pluies torrentielles, des initiatives comme la sanctuarisation des cours d’eau et la désimperméabilisation des sols ont été mises en avant. Ces mesures favorisent l’infiltration des eaux pluviales et limitent les dégâts. Des actions exemplaires ont déjà été entreprises : Enedis surélève ses infrastructures électriques et enterre les réseaux sensibles, tandis que des programmes d’aides sont proposés par l’Agence de l’eau Adour-Garonne.

• Gestion de crise : le rôle crucial des équipes d’intervention rapide

Lors de tempêtes comme Kirk, la Force d’Intervention Rapide d’Enedis (FIRE) a démontré son efficacité en mobilisant 150 à 200 techniciens à travers le pays pour rétablir rapidement l’électricité. Ce type de préparation opérationnelle sera essentiel pour répondre aux futures catastrophes climatiques.

• Eau : protéger une ressource précieuse

La raréfaction de l’eau et sa dégradation qualitative* nécessitent une gestion rigoureuse. Les producteurs d’eau, soutenus par des plans de gestion sanitaire, s’efforcent de préserver cette ressource essentielle. La sensibilisation auprès des jeunes, menée par des organismes comme la CAF, joue également un rôle clé.

Vers une adaptation acceptée par les citoyens

Au-delà des solutions avancées par les acteurs, la mission « Bien Vivre à +4°C » vise à comprendre comment ces mesures d’adaptation sont perçues par les habitants. Une enquête sera prochainement menée pour évaluer leur acceptabilité sociale et affiner les stratégies à déployer.
Dans cette dynamique, le premier numéro de la collection « Bien Vivre à +4° », présenté lors du forum, explore déjà les perceptions citoyennes face au changement climatique. Téléchargeable en ligne, il constitue une base précieuse pour engager un dialogue constructif entre acteurs institutionnels et citoyens.
* La qualité de l’eau est remise en cause, notamment à cause de l’augmentation de sa température et la diminution de la quantité. En effet, les produits polluants dans une quantité d’eau moins importante se diluent moins bien. En été, la température élevée de l’eau destinée à la potabilisation nécessite l’usage en plus grande quantité de produits anti-bactériens.